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L’univers sombre et enchanteur de Made in Abyss, une œuvre marquante de l’animation japonaise


L’animation japonaise sait parfois surprendre en mélangeant une esthétique douce et enfantine avec des thèmes sombres, matures et émotionnellement profonds. Made in Abyss, produit par le studio Kinema Citrus, illustre parfaitement ce contraste. Adapté du manga d’Akihito Tsukushi, cet anime plonge le spectateur dans un univers mystérieux et fascinant : l’Abysse, un gouffre gigantesque peuplé de créatures et de reliques oubliées. 

À travers l’exploration de ce monde, la série questionne la souffrance, la survie, l’innocence perdue et la quête du savoir. Retour sur une œuvre marquante du paysage anime contemporain.

 

1. Synopsis et Thèmes

Made in Abyss se déroule dans une ville construite autour d’un gouffre colossal appelé l’Abysse. Ce puits gigantesque attire depuis toujours les explorateurs, appelés les "Cave Raiders", qui y descendent pour découvrir des artefacts mystérieux et des formes de vie uniques. Plus on descend dans les profondeurs, plus les dangers augmentent — et plus les effets du retour à la surface deviennent dévastateurs, phénomène connu sous le nom de "malédiction de l’Abysse".

L’histoire suit Riko, une jeune orpheline dont la mère, exploratrice légendaire, a disparu dans les profondeurs. Un jour, Riko découvre un robot humanoïde nommé Reg, qui semble provenir des niveaux inférieurs. Ensemble, ils décident de partir à la recherche de la mère de Riko, au cœur de l’Abysse.

L’anime aborde des thèmes universels et profonds : le deuil, l’amitié, la douleur physique et psychologique, la résilience et la fascination du mystère. L’opposition entre l’apparence innocente des personnages et la brutalité de l’univers souterrain crée un choc narratif fort et marquant.

Visuellement poétique, l’œuvre s’appuie sur des décors peints à la main, renforçant le sentiment d’étrangeté et de beauté inquiétante. L’Abysse devient un personnage à part entière, un lieu à la fois sublime et terrifiant. La série interroge aussi la nature humaine : jusqu’où peut-on aller pour découvrir la vérité ? Quel est le prix de la connaissance ?


2. Les Personnages et leur Développement Émotionnel

1.    Riko : Curieuse, intelligente et déterminée, Riko incarne l’innocence et le courage. Son désir de retrouver sa mère dans l’Abysse la pousse à affronter des épreuves physiques et mentales extrêmes. Son évolution est marquée par une perte progressive de naïveté, mais aussi un renforcement de sa volonté.

2.    Reg : Robot humanoïde doté de pouvoirs extraordinaires, Reg est amnésique. Il devient le protecteur de Riko. Sa nature mi-humaine, mi-machine soulève des interrogations philosophiques sur l'identité et la conscience. Sa relation avec Riko évolue vers une profonde complicité.

3.    Nanachi : Créature au passé tragique, Nanachi était autrefois humain. Son apparence actuelle est due à une expérience inhumaine subie dans les profondeurs. Elle incarne la douleur, le sacrifice et la résilience. Nanachi est un personnage central dans le développement émotionnel de la série.

4.    Mitty : Être déformé par une expérience cruelle, Mitty représente la perte d’humanité. Sa relation avec Nanachi est profondément émotive et tragique. Elle symbolise l’innocence détruite par la soif de pouvoir scientifique.

5.    Bondrewd : Antagoniste complexe, Bondrewd est un explorateur scientifique prêt à tout pour percer les mystères de l’Abysse, y compris des expérimentations sur des enfants. Son personnage pousse à réfléchir sur l’éthique de la science et le prix du progrès.

Chaque protagoniste est confronté à des dilemmes moraux intenses. L’évolution psychologique est au cœur de la narration, accentuant l’impact émotionnel de l’histoire.

 

3. Médias et Adaptations

1.    Manga original : Made in Abyss est un manga écrit et illustré par Akihito Tsukushi. Il a débuté en 2012 et est toujours en cours. Il est publié par Takeshobo et a été traduit en plusieurs langues, dont le français.

2.    Série animée : L’adaptation animée produite par Kinema Citrus a été diffusée en 2017. Elle comprend une première saison de 13 épisodes, suivie de plusieurs films.

3.    Films : Deux films récapitulatifs sont sortis en 2019, suivis du film original Made in Abyss: Dawn of the Deep Soul en 2020, qui prolonge directement l’histoire de la saison 1.

4.    Saison 2 : La saison 2, intitulée The Golden City of the Scorching Sun, a été diffusée en 2022. Elle poursuit les aventures de Riko, Reg et Nanachi dans les niveaux encore plus profonds.

5.    Jeux vidéo : Un jeu d’aventure intitulé Made in Abyss: Binary Star Falling into Darkness a été lancé en 2022 sur plusieurs plateformes.

6.    Produits dérivés : L’univers a donné lieu à de nombreuses figurines, artbooks, posters et goodies, illustrant la popularité de la franchise auprès du public international.

 

4. Récompenses et Succès Commercial

1.    Réception critique : Made in Abyss a été unanimement salué pour son animation soignée, ses décors époustouflants, son scénario captivant et ses personnages complexes.

2.    Succès international : L’anime a conquis un public mondial, grâce à sa diffusion sur des plateformes comme Crunchyroll, HIDIVE et Wakanim. Il figure régulièrement dans les tops des meilleures séries animées de la décennie.

3.    Ventes de manga : Les ventes du manga ont fortement augmenté après la diffusion de l’anime. Les rééditions en français, anglais et autres langues témoignent de son impact global.

4.    Box-office : Le film Dawn of the Deep Soul a connu un beau succès au box-office japonais, avec des entrées solides et un bon accueil critique.


5. Distinctions et Nominations

1.    Anime of the Year : Lors des Crunchyroll Anime Awards 2018, Made in Abyss a remporté le prix d'Anime de l’année.

2.    Prix de la meilleure bande-son : Kevin Penkin, le compositeur de la musique, a également été récompensé pour son travail remarquable.

3.    Prix du jury au Japan Media Arts Festival : L’anime a été sélectionné pour son excellence artistique et son originalité narrative.

4.    Nominations multiples : La série a été nommée dans plusieurs catégories : meilleure animation, meilleur scénario, meilleure direction artistique.

 

6. Musique et Bande-son

1.    Compositeur : La musique de Made in Abyss est signée Kevin Penkin, compositeur australien. Sa bande-son est saluée pour sa capacité à sublimer l’atmosphère de la série.

2.    Ambiances sonores : Les compositions oscillent entre le mystique, le tragique et l’épique. Elles accompagnent parfaitement la montée en intensité de l’histoire.

3.    Thèmes principaux : Des morceaux comme Hanezeve Caradhina ou Underground River sont devenus emblématiques pour les fans de la série.

4.    Génériques : L’opening "Deep in Abyss" et l’ending "Tabi no Hidarite, Saihate no Migite" ajoutent une touche émotionnelle forte dès le début et la fin de chaque épisode.

La musique de Made in Abyss joue un rôle fondamental dans la construction de l’univers sonore et émotionnel de la série.


7. Production et Réception par le Public

1.    Studio Kinema Citrus : Le studio a démontré un haut niveau d’exigence technique et artistique. Chaque épisode bénéficie d’une animation fluide et de décors peints à la main d’une grande finesse.

2.    Direction artistique : L’univers visuel de la série mêle le fantastique au cauchemardesque. Le contraste entre les personnages mignons et les environnements dangereux est un choix artistique fort.

3.    Public cible : Malgré son apparence enfantine, l’œuvre s’adresse à un public averti. Certaines scènes, très dures émotionnellement, nécessitent une certaine maturité.

4.    Impact culturel : Made in Abyss est considéré comme une œuvre culte de la fin des années 2010. Il a influencé de nombreux artistes et créateurs, tant par son style que par sa narration.

 

Conclusion

Made in Abyss dépasse le cadre de l’anime d’aventure classique pour devenir une véritable odyssée émotionnelle. Grâce à une écriture riche, une animation soignée, des personnages marquants et une bande-son inoubliable, la série s’est imposée comme une œuvre incontournable de l’animation japonaise contemporaine. 

Le studio Kinema Citrus a su donner vie à un monde aussi enchanteur qu’inquiétant, offrant au public une expérience unique, intense et mémorable.


10 questions-réponses sur Made in Abyss

1. Quel est le thème principal de Made in Abyss ?

L’exploration d’un monde inconnu, le prix du savoir et la survie dans un environnement hostile.

2. Qui a créé le manga original ?
Le manga est l’œuvre d’Akihito Tsukushi.

3. Combien de saisons comporte l’anime ?
Deux saisons principales, ainsi que plusieurs films.

4. Où peut-on regarder Made in Abyss ?
Sur les plateformes de streaming comme Crunchyroll, HIDIVE et Wakanim.

5. Qui compose la bande-son ?
La musique est composée par Kevin Penkin.

6. Pourquoi l’Abysse est-il si dangereux ?
À cause de ses créatures hostiles et de la "malédiction" qui affecte les explorateurs lorsqu’ils remontent.

7. Qui est Reg ?
Un robot humanoïde amnésique qui accompagne Riko dans son voyage.

8. Quel est le rôle de Nanachi ?
Ancien humain transformé, Nanachi devient un allié précieux dans les profondeurs.

9. Le manga est-il toujours en cours ?
Oui, le manga n’est pas encore terminé.

10. Quelle est la particularité artistique de la série ?
Un contraste fort entre un style visuel doux et des thèmes sombres et adultes. 

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L’univers captivant de Scorching Ping Pong Girls : un anime sportif aux accents passionnés


L’animation japonaise a souvent exploré les sports à travers des récits intenses et dynamiques. Scorching Ping Pong Girls (Shakunetsu no Takkyuu Musume), produit par le studio Kinema Citrus, s’inscrit dans cette lignée avec une approche originale du tennis de table féminin en milieu scolaire. Cet anime, basé sur le manga de Yagura Asano, associe compétition, amitié et développement personnel dans un style visuel flamboyant. 

Explorons ensemble ses aspects majeurs : du synopsis aux récompenses, en passant par la musique et les différents supports de diffusion.

 

1. Synopsis

Scorching Ping Pong Girls se déroule dans un collège japonais où le tennis de table est bien plus qu’un simple club scolaire : c’est une véritable arène de rivalités intenses. L’histoire commence avec l’arrivée de Koyori Tsumujikaze, une joueuse timide mais talentueuse, qui rejoint le club de ping-pong du collège Suzumegahara. Sa passion silencieuse pour ce sport va bouleverser l’équilibre du club, notamment celui de l’ancienne vedette, Agari Kamiya.

Le scénario suit une progression classique du genre "sportschool" tout en intégrant une forte intensité émotionnelle et une mise en scène proche de celle des animes de combat. Les matchs sont mis en scène avec des effets visuels dynamiques, rendant chaque échange de balle spectaculaire. L’animation accentue l’énergie déployée dans chaque affrontement, transformant le ping-pong en un sport au potentiel dramatique élevé.

Parmi les thèmes abordés, l’esprit d’équipe, le dépassement de soi, la rivalité saine, la passion, l’amitié féminine et l’importance de la détermination occupent une place centrale. L’œuvre met aussi en lumière le développement de la confiance en soi et l’acceptation de ses émotions à travers le sport. Les personnalités contrastées des protagonistes permettent une exploration variée de ces thèmes, renforçant l’impact émotionnel de l’histoire.

Avec une ambiance positive et un rythme soutenu, Scorching Ping Pong Girls s’adresse à un public adolescent et jeune adulte, tout en séduisant les amateurs d’animes sportifs en quête de fraîcheur et de dynamisme.

 

2. Les Personnages et leur Développement Émotionnel

1.    Koyori Tsumujikaze : Nouvelle venue dans l’école, Koyori est discrète, douce et animée par une passion intense pour le ping-pong. Elle gagne progressivement en assurance et devient une source d’inspiration pour ses coéquipières. Son style de jeu fluide reflète sa gentillesse, mais aussi sa ténacité cachée.

2.    Agari Kamiya : Ancienne star du club, Agari est compétitive et légèrement orgueilleuse. L’arrivée de Koyori remet en question sa position dominante, la poussant à reconsidérer ses priorités et à mûrir émotionnellement. Sa jalousie initiale se transforme en respect sincère.

3.    Hanabi Tenka : Pleine d’énergie, Hanabi est le moteur émotionnel du groupe. Son jeu explosif est à l’image de sa personnalité vibrante. Elle exprime une profonde loyauté envers ses amies, révélant une grande sensibilité derrière son apparente insouciance.

4.    Hokuto Itsumo : Stratégique et cérébrale, Hokuto aborde le ping-pong comme un jeu d’échecs. Son calme contraste avec l’exubérance des autres membres. Son développement passe par une meilleure compréhension des émotions humaines et du travail en équipe.

5.    Kiruka Ushirode : Capitaine du club, Kiruka incarne la stabilité et le leadership. Son comportement strict cache une volonté sincère de faire progresser le groupe. Elle apprend à relâcher la pression et à faire confiance aux membres plus jeunes.

6.    Munemune-sensei : Entraîneuse du club, elle allie fermeté et bienveillance. Sa présence apporte une touche comique mais aussi une autorité rassurante dans les moments critiques.

Chaque personnage suit une courbe de développement émotionnel propre, offrant au spectateur une richesse d’identification et de progression intérieure au fil des épisodes.

 

3. Médias et Adaptations

1.    Manga original : Le manga Shakunetsu no Takkyuu Musume est écrit et illustré par Yagura Asano. Il a été publié entre 2013 et 2019 dans le magazine Tonari no Young Jump de Shueisha. Il compte six volumes.

2.    Anime : L’adaptation animée a été diffusée d’octobre à décembre 2016. Elle compte 12 épisodes réalisés par Yasuhiro Irie, connu pour son travail sur Fullmetal Alchemist: Brotherhood. L’animation est signée Kinema Citrus, un studio également responsable de séries comme Made in Abyss et My Happy Marriage.

3.    Streaming et DVD/Blu-ray : L’anime est disponible en streaming sur plusieurs plateformes spécialisées en anime, notamment Crunchyroll. Des éditions DVD et Blu-ray ont été commercialisées au Japon et à l’international.

4.    Produits dérivés : Plusieurs produits dérivés ont vu le jour, notamment des figurines, des illustrations officielles, et des goodies liés aux personnages, visant les fans de l’univers.

 

4. Récompenses, Succès Commercial et Reconnaissance

1.    Réception critique : L’anime a reçu des critiques globalement positives pour sa qualité d’animation, sa direction artistique dynamique et son approche rafraîchissante d’un sport rarement mis en avant. Les scènes de match ont été saluées pour leur intensité.

2.    Popularité au Japon : Bien qu’il ne soit pas devenu un phénomène de masse, Scorching Ping Pong Girls a réussi à bâtir une fanbase fidèle. Il a souvent été recommandé dans les sélections d’animes sportifs atypiques.

3.    Box-office et ventes : Les ventes de DVD/Blu-ray ont été modestes, mais suffisantes pour rentabiliser la production. Le manga a vu ses ventes augmenter après la diffusion de l’anime, notamment lors des campagnes promotionnelles.

4.    Communauté internationale : L’anime a été bien accueilli hors du Japon grâce à la plateforme Crunchyroll, où il a été sous-titré en plusieurs langues, dont le français et l’anglais.


5. Musique et Bande-son

La musique joue un rôle essentiel dans l’intensité dramatique de Scorching Ping Pong Girls. La bande originale, composée par MONACA (un collectif reconnu pour Aikatsu! et Zombieland Saga), accompagne parfaitement les phases de tension et de légèreté.

1.    Opening : "Shakunetsu Switch" par Wake Up, Girls! est une chanson énergique et motivante, qui introduit efficacement le ton passionné de la série.

2.    Ending : "Bokura no Frontier", également chanté par Wake Up, Girls!, apporte une touche plus douce, mettant en avant l’amitié entre les personnages.

3.    Musique d’ambiance : Les musiques instrumentales utilisées lors des matchs accentuent la tension et soutiennent le rythme rapide des affrontements. Les transitions musicales contribuent au dynamisme général de la série.

 

6. Production et Réception par le Public

Kinema Citrus, le studio de production, a misé sur une esthétique vive et colorée. La fluidité de l’animation et les designs expressifs ont permis de donner une dimension presque "shônen de combat" à un anime axé sur un sport réaliste. L’attention portée aux détails dans l’animation des mouvements de ping-pong a été particulièrement remarquée.

La série a su séduire un public large, mêlant amateurs de sport, fans de "slice of life" et d’animations dynamiques. Bien que courte, la série a laissé une impression durable dans la communauté des fans d’anime sportifs.


Conclusion

Scorching Ping Pong Girls parvient à transformer un sport discret en un spectacle passionnant. Grâce à une animation énergique, des personnages attachants et une narration bien rythmée, la série offre une expérience enthousiasmante. Loin des clichés, elle propose une approche humaine et vivante du sport scolaire, soulignant le pouvoir du dépassement de soi et de la camaraderie. Kinema Citrus démontre une fois de plus son savoir-faire dans la création d’univers immersifs et émotionnellement puissants.

 

10 questions-réponses autour de Scorching Ping Pong Girls

1. De quoi parle Scorching Ping Pong Girls ?
L’anime raconte les aventures de collégiennes passionnées de tennis de table, mettant en avant compétition, amitié et développement personnel.

2. Combien d’épisodes comporte l’anime ?
Il y a 12 épisodes dans la série diffusée en 2016.

3. Qui est l’héroïne principale ?
Koyori Tsumujikaze est la protagoniste principale, une joueuse timide mais très douée.

4. Quel est le style de l’anime ?
Il s’agit d’un anime sportif avec des éléments de drame, d’humour et de vie scolaire.

5. Le manga est-il terminé ?
Oui, le manga est terminé et comprend six volumes.

6. Où peut-on regarder l’anime ?
Il est disponible en streaming sur Crunchyroll.

7. Qui a composé la bande-son ?
La musique est signée MONACA, un collectif réputé dans l’industrie de l’animation japonaise.

8. Le ping-pong est-il bien représenté ?
Oui, avec une animation dynamique et des stratégies de jeu réalistes.

9. L’anime a-t-il reçu des prix ?
Il n’a pas reçu de prix majeurs mais a été salué par la critique pour son originalité.

10. Le studio Kinema Citrus a-t-il produit d’autres animes connus ?
Oui, notamment Made in Abyss et My Happy Marriage, deux titres très populaires.
 

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Emanon

 Et si vous ne pouviez jamais oublier vos souvenirs ? Et si ces souvenirs étaient transmis, de génération en génération, depuis le début de l'histoire humaine ?

C'est la prémisse centrale d'Emanon: Memories of Emanon, un roman graphique magnifique et émouvant de Shinki Kajio et Kenji Tsurata. Adapté de la nouvelle SF primée du premier Taishō, il est raconté du point de vue d'un jeune Japonais en 1967, l'année où James Bond est venu au Japon, la guerre a continué de faire rage au Vietnam et trois astronautes sont morts dans une capsule tragique Feu. C'est aussi l'année où notre narrateur anonyme rencontre Emanon à bord d'un ferry, une mystérieuse jeune femme à la mémoire parfaite de trois milliards d'années.

Le manga se déroule sur un peu plus d'une journée, et chaque chapitre est divisé en horodatages, chacun capturant des instantanés résonnants du temps passé par le narrateur avec Emanon qui finissent par rester avec lui pour toujours. Le manga fait un travail sans effort pour vendre sa prémisse, un concept intelligemment réalisé où une mutation génétique fait que les souvenirs ne sont jamais oubliés, au lieu de cela transmis de mère en fille depuis tout le chemin jusqu'à nos origines bactériennes.

C'est une histoire merveilleusement réfléchie et intime, méditant sur la façon dont les expériences humaines nous façonnent et nous changent, sur le fait de chérir le moment et l'importance des souvenirs. Mais c'est aussi une romance réconfortante à propos d'une rencontre fortuite éphémère entre deux personnes partageant les mêmes idées.

Et il est d'autant plus servi par les illustrations tout aussi saisissantes de Tsurata, les fans de son travail passé (l'île errante nominée par Eisner) seront familiers avec son style pictural. Exquisement détaillés et gracieusement composés, les dessins doux de Tsurata complètent parfaitement la nature détendue et fluide de l'histoire d'Emanon. Mieux encore, le livre comprend une poignée d'illustrations de Tsurata réalisées à l'aquarelle à couper le souffle.

À la fin du livre, les lecteurs sont récompensés par une interview assez approfondie avec les créateurs, révélant beaucoup de choses sur la façon dont l'histoire est née et comment les Tsurata les ont rencontrés, sont tombés amoureux et les ont finalement illustrés. Dans l'ensemble, une lecture incontournable pour les fans de réalisme magique et d'histoires de mangas «adultes» plus subtiles.

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Le saviez-vous?

Histoire de l’art japonais

La première réponse des Japonais aux formes d'art occidentales a été une acceptation à cœur ouvert, et en 1876, l'école d'art technologique (ja:工部美術学校) a été ouverte, employant des instructeurs italiens pour enseigner les méthodes occidentales. 
La deuxième réponse a été un mouvement de balancier dans la direction opposée mené par Okakura Kakuzō et l'Américain Ernest Fenollosa, qui ont encouragé les artistes japonais à conserver des thèmes et des techniques traditionnels tout en créant des œuvres plus conformes au goût contemporain.

C'était une stratégie qui a finalement servi à étendre l'influence de l'art japonais jusqu'à Calcutta, Londres et Boston dans les années qui ont précédé la Première Guerre mondiale.


Pendant l'ère Meiji, l'émail cloisonné japonais a atteint un sommet technique, produisant des articles plus avancés que tout ce qui avait existé auparavant. La période de 1890 à 1910 était connue comme « l'âge d'or » des émaux japonais. Les artistes ont expérimenté avec des pâtes et avec le processus de cuisson pour produire des blocs d'émail toujours plus gros, avec moins de besoin de cloisons (enfermant des bandes métalliques).

Ainsi, les émaux sont devenus un support plus pictural, avec des motifs similaires ou copiés à partir de peintures traditionnelles. Les émaux avec un design unique au Japon, dans lesquels les fleurs, les oiseaux et les insectes étaient utilisés comme thèmes, sont devenus populaires. 

 En particulier, les œuvres de Namikawa Yasuyuki et Namikawa Sōsuke ont été exposées dans des expositions universelles et ont remporté de nombreux prix. Avec les deux Namikawa, la société Ando Cloisonné a produit de nombreux cloisonnés de haute qualité. Les émaux japonais étaient considérés comme inégalés grâce aux nouvelles réalisations en matière de conception et de coloration.

Art de l'après-guerre

Immédiatement après la défaite du Japon lors de la Seconde Guerre mondiale en 1945, un grand nombre d'artistes japonais sont tombés sous l'influence, voire ont rejoint, le Parti communiste japonais, qui venait d'être légalisé par l'occupation militaire du Japon dirigée par les États-Unis après de nombreuses années de répression. par la police japonaise d'avant-guerre et de guerre. Cela avait à voir avec le succès du Parti communiste à colporter l'idée dans les premières années d'après-guerre que le parti avait été le seul groupe au Japon à avoir résisté au militarisme en temps de guerre.

De plus, le mot japonais pour "avant-garde" (前衛, zen'ei), comme dans "avant-garde de la révolution communiste", se trouve être le même mot utilisé pour "avant-garde" que dans l'avant-garde artistique. Le Parti communiste japonais en vint bientôt à dominer les principales sociétés d'art et expositions au Japon, et ainsi la forme d'art prédominante au lendemain de la guerre était le réalisme socialiste qui dépeint la souffrance des pauvres et de la noblesse de la classe ouvrière, en conforme à la doctrine du Parti communiste selon laquelle tout art doit servir à faire avancer la cause de la révolution.


En 1952, le Parti communiste a même ordonné à des artistes tels que Hiroshi Katsuragawa et d'autres membres de la nouvelle Association d'art d'avant-garde (前衛美術会, Zen'ei Bijutsukai) de se rendre dans les montagnes pour produire de l'art réaliste socialiste à l'appui de la « guérilla des montagnes escouades" qui tentaient de fomenter une révolution violente au Japon. 

Au cours des années 1950, de nombreux artistes japonais sont devenus de plus en plus déçus par la définition rigide et limitée de « l'art » imposée par le Parti communiste. Cependant, en raison de la prééminence continue des membres et des partisans du Parti communiste dans les rangs supérieurs des sociétés artistiques et des jurys d'exposition, les artistes ont trouvé qu'il était extrêmement difficile de montrer leur art à moins qu'ils ne se conforment aux directives du Parti. Certains artistes ont évité les expositions publiques formelles. 

D'autres ont cherché une reconnaissance, un soutien financier et des opportunités de montrer leur art à l'étranger, comme le groupe d'artistes conceptuels Gutai, fondé en 1954. D'autres encore ont profité des quelques expositions « indépendantes » sans jury au Japon, comme le Yomiuri Indépendant Exposition parrainée par le Yomiuri Shinbun, à laquelle tout le monde peut entrer.

Un dernier coup est venu avec les manifestations massives d'Anpo en 1960 contre le traité de sécurité américano-japonais (connu sous le nom d'"Anpo" en japonais"), en raison du rôle extrêmement passif joué par le Parti communiste prétendument "d'avant-garde". Le traité, une série de récriminations a conduit à une désillusion supplémentaire à l'égard du Parti communiste et de l'art réaliste socialiste, ce qui a poussé beaucoup plus d'artistes à rompre avec l'influence du Parti.

 

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