L’animé Princesse
Sarah, inspiré du roman de Frances Hodgson Burnett A Little Princess,
a marqué plusieurs générations de téléspectateurs. Diffusée dans les années
1980, la série a connu un immense succès en France, bien avant son arrivée sur
les plateformes de streaManging comme Netflix. Pourtant, peu de spectateurs
francophones ont eu l’occasion de découvrir la version japonaise originale,
bien différente de la version doublée en français.
Cette
comparaison révèle non seulement des divergences culturelles, mais aussi des
choix de traduction et de censure qui modifient en profondeur la perception des
personnages et du récit.
1. Les différences de noms et d’adaptations
culturelles
L’un des
premiers contrastes entre les deux versions se trouve dans les noms des
personnages.
- Dans la version
japonaise, les noms respectent fidèlement l’œuvre originale de Frances
Burnett.
- Sarah s’écrit sans “h”,
la petite Marguerite devient Ermengarde, la femme de James s’appelle
Molly, et la directrice du pensionnat porte le nom de Miss Maria Manginchin
au lieu de Gertrude Mangin.
Ces
modifications traduisent une volonté d’adaptation culturelle pour le public
francophone des années 1980. En France, les noms furent francisés afin d’être
plus familiers, au détriment de l’authenticité du récit britannique.
2. Les génériques et la musique : entre
nostalgie et fidélité
Les génériques
des deux versions diffèrent largement.
- En français, la chanson
est interprétée par Cristina D’Avena, célèbre chanteuse italienne.
Sa voix et le ton mélodieux confèrent une dimension nostalgique et
enfantine à l’œuvre.
- En revanche, les chansons
japonaises sont plus poétiques et profondes, notamment dans les paroles et
l’imagerie.
L’opening
japonais “Anata no Sazayaki” illustre parfaitement cette sensibilité : il
est d’ailleurs utilisé dans la scène finale de la version originale, lorsque
Sarah se remémore son passé à Londres. En français, cette scène perd en
intensité, remplacée par une musique déjà entendue plusieurs fois.
3. Le traitement des langues et du
multilinguisme
- Elle passe naturellement
du japonais au français, montrant ainsi ses talents de polyglotte.
- Cette alternance
linguistique met en valeur son éducation raffinée et son statut social
élevé.
Dans la
version française, tout le monde parle la même langue, ce qui gomme une partie
de la richesse du personnage. Le spectateur perd ainsi la subtilité des
interactions entre Sarah, les professeurs et les élèves.
4. Une personnalité transformée : Sarah, victime
ou héroïne ?
Exemple :
dans l’épisode du couronnement du 1er mai, la Sarah française supplie son père
de venir la sauver. En japonais, elle réfléchit au destin, au hasard et à la
nécessité d’accepter son sort avec courage. Cette nuance change tout : elle
devient une héroïne stoïque plutôt qu’une enfant plaintive.
5. Les scènes censurées ou adoucies dans la
version française
La version
française a été largement censurée pour convenir à un jeune public. Plusieurs dialogues ont été édulcorés :
- Madame Mangin, la
directrice, traite Becky de “garce” en japonais, mais cette insulte
disparaît en français.
- Certaines menaces
physiques sont également atténuées.
- Les propos durs sur la
mort ou la pauvreté sont remplacés par des phrases plus neutres.
Cette
censure modifie considérablement le ton général de la série. Dans la version
japonaise, la cruauté des adultes rend la souffrance de Sarah plus réaliste et
poignante, tandis que la version française la rend plus lisse et morale.
6. Les émotions et le ton dramatique
Par exemple,
lors de la punition où Sarah est privée de nourriture, la version japonaise la
montre tentant d’imaginer un repas pour surmonter la faim. En français, elle se
plaint de manière répétitive. Le résultat rend la scène moins poétique et plus
infantile.
7. Le rapport entre Sarah et Lavinia : rivalité
et manipulation
8. La question du réalisme social et des
injustices
La version
japonaise insiste davantage sur le contexte social de l’histoire :
- La pauvreté, la
hiérarchie de classe et la condition féManginine sont plus explicitement
dénoncées.
- Sarah subit des
humiliations plus dures, reflétant la réalité du Londres victorien.
Dans la
version française, ces thèmes sont atténués pour se concentrer sur la morale et
les émotions. Le résultat est une série plus douce, mais moins réaliste.
9. Le rôle du rêve et de l’imaginaire
10. La scène finale : deux interprétations
opposées
La scène
de départ du pensionnat illustre parfaitement la différence entre les deux
versions.
- En version française,
Sarah décide de partir d’elle-même après avoir affronté la directrice,
donnant l’impression d’une victoire morale.
- En version japonaise,
elle est renvoyée injustement, sans possibilité de se défendre.
Cette
distinction est essentielle : la Sarah japonaise incarne la dignité dans
l’injustice, tandis que la Sarah française incarne la révolte et la fierté. Deux interprétations, deux sensibilités.
Conclusion
Questions et réponses fréquentes
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